Les Américains privilégient l’insertion professionnelle aux études universitaires

Publication le 12/01/2023 | MAJ le 12/01/2023
Les Américains privilégient l’insertion professionnelle aux études universitaires

La bonne santé du marché du travail aux États-Unis a un effet inattendu : les Américains préfèrent entrer directement dans la vie active au lieu de se lancer dans des études universitaires longues et coûteuses. Déjà sévèrement impactées par la pandémie et ses conséquences, les universités subissent de plein fouet la diminution du nombre d’inscrits.

Chute du nombre d’inscrits dans l’enseignement supérieur

Depuis le début de la crise sanitaire, le nombre de nouveaux étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur est en recul. En octobre 2022, le centre de recherche de l’ONG National Student Cleainghouse (NSCRC) publiait un rapport faisant état d’une baisse de 1,1 % du nombre d’inscrits sur un an.

Le premier cycle est particulièrement touché puisque sur les trois années, le nombre d’inscriptions a diminué de près de 7 %. On note ainsi une accélération de la tendance. En effet, entre 2011 et 2019, les universités avaient déjà perdu quelque 2 millions de recrues, soit 11 % en moins. Le rapport livre une autre information alarmante : environ 200 établissements sur un total de 400 ont mis la clé sous la porte au cours de la décennie écoulée.  Ce sont principalement les petites universités, les établissements de renom étant peu touchés.

Déjà moins onéreuses, certaines revoient les frais de scolarité afin de séduire les candidats. Or, cette politique pèse sur leurs budgets, entraînant une réduction de l’offre de cours ou des effectifs des enseignants, avec un impact négatif sur leur attractivité.

Pourquoi les Américains boudent-ils les universités ?

Les auteurs du rapport évoquent plusieurs raisons à cette désertion progressive, à commencer par le coût extrêmement élevé des études aux États-Unis. D’après le Times Higher Education, « les frais de scolarité annuels se situent entre 10 000 et 26 000 dollars dans les universités publiques, et jusqu’à 30 000 dollars dans les universités privées ». Pour les établissements de renom tels que Harvard, Columbia et Stanford, les étudiants doivent débourser 60 000 dollars pour le financement des études. Afin de couvrir la dépense, beaucoup souscrivent un prêt étudiant et se retrouvent endettés pendant de très longues années.

Par ailleurs, la presse nationale évoque « l’attractivité du marché du travail, avec un taux de chômage faible et des salaires en hausse ». Par conséquent, de plus en plus d’Américains privilégient l’emploi au lieu des diplômes. Un sondage Gallup, dont les résultats ont été partagés par L’Express, montre une nette évolution du pourcentage de personnes accordant une grande importance à l’obtention d’une telle reconnaissance de leurs savoirs. De 70 % en 2013, cette part est tombée à 50 % en 2019.

Pour compenser les pertes enregistrées ces dernières années, notamment en 2022, les universités s’adaptent. Le développement du catalogue de cours en ligne est l’une des solutions mises en œuvre par bon nombre d’entre elles.

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